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On pardonnera volontiers ce mauvais jeu de mots : même si la démarche fait écho, sa conception se perd parfois dans le bruit ambiant de la responsabilité sociétale de l’entreprise.  L’écoconception, cette démarche qui consiste à réduire l’impact environnemental d’un produit ou d’un service, de sa création à son usage, ne concerne plus les seules activités industrielles. Nos métiers et les dispositifs de communication que nous imaginons prennent aussi en compte cette réflexion dans leurs propres « cycles de vie ».

 

Question posée

 

« Pour mettre en œuvre notre démarche d’écoconception, nous questionnons systématiquement nos clients dès le lancement du projet, qu’il soit print, digital ou audiovisuel », Sophie Barre, Directrice de Pôle.

Il s’agit pour nous de faire le tri entre de vraies prestations écoresponsables et les fausses bonnes idées. « On prête souvent au digital un impact environnemental plus faible que le print car il n’utilise pas de papier ni d’encre. Mais on oublie les matériaux et l’énergie nécessaires pour fabriquer et faire tourner terminaux et serveurs. C’est pourquoi le choix doit se faire en tenant compte de l’utilité et de l’usage de l’information. Nous continuons à imprimer le consumer magazine de Giphar car il est distribué en pharmacie, à un public qui ne scannera pas un QRcode sur le comptoir pour accéder à des conseils santé. » Le match n’est en effet plus joué d’avance car le secteur de l’imprimerie a intégré depuis longtemps toute une série de bonnes pratiques environnementales alors que le numérique contribue à l’émission de 3,5% de GES mondiales (Gaz à Effet de Serre).

 

Depuis plusieurs années, ici Barbès propose des prestations d’impression moins coûteuses en énergie. « Nous collaborons exclusivement avec des imprimeurs écoresponsables avec des coûts de transport maîtrisés, nous privilégions les encres végétales à base de silicone, les grammages de papier et les formats optimisés. Pour un rapport annuel visiblement écoconçu comme celui réalisé pour l’Apec, nous avons poussé très loin le curseur en utilisant le moins d’aplats de couleur possible et de photos gourmandes en encre. Précisons que l’on peut être écoresponsable sans pour autant verser dans l’austérité. C’est le cas pour GRT Gaz, notre nouvelle charte graphique privilégie les couleurs pastel qui demandent moins de colorants. Nous savons aussi faire le tri entre les pratiques authentiquement écoresponsables et l’écoconception “gadget”, comme l’emploi de certains papiers recyclés qui nécessitent des produits de traitement polluants ». Pascal Duval, Directeur de création

 

Côté digital, les clouds s’amoncellent et il est urgent d’agir. Selon l’Arcep (le régulateur des télécommunications) et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les émissions de gaz à effet de serre dues aux usages numériques des Français pourraient être multipliées par près de trois d’ici à 2050 si aucune action n’est prise d’ici là.

 

Alors comment faire ? Pour Sophie Barre, la liste de bonnes pratiques ne demande qu’à s’étendre : « Au-delà de limiter les échanges de mails, la sobriété passe par la rationalisation : celle des contenus – de l’optimisation des images à la suppression d’informations redondantes ou inutiles ; celle l’architecture de l’information. Mais aussi un travail d’optimisation des bases de données d’envoi pour réduire le nombre de destinataires à une base réellement qualifiée. Les KPIs importants ne sont plus aujourd’hui la portée, mais le taux d’engagement et le temps passé sur un contenu qui mesurent l’intérêt de nos cibles. Il s’agit d’aller à l’essentiel. »

 

Enfin, pour l’ensemble de nos productions audiovisuelles, nous suivons les recommandations du collectif Ecoprod, qui propose des fiches très complètes en fonction des étapes de production : décors, lumières maquillage, post-prod… De plus, les sociétés de production avec lesquelles nous sommes susceptibles de collaborer sont engagées et sensibilisées à ces sujets. « Nous rationalisons les déplacements professionnels. Il n’est plus question aujourd’hui de déplacer une équipe parisienne pour une production dans un coin des Vosges si nous pouvons en trouver une sur place », souligne Pascal Duval, directeur de création.

 

Pour l’agence et ses équipes, qu’il s’agisse de la création ou des consultants, l’éco-conception c’est à la fois une façon d’agir au quotidien et c’est aussi une façon de penser ses productions, dès le début.